En tant que céramiste, je m'intéresse à l'impact des artefacts sur le créateur et le spectateur, la question de temps, la relativité des identités et les connexions à travers des souvenirs empruntés. Et avec le recul, je suppose que ce dernier intérêt était présent dans mes recherches sur la construction biographique des individus dans les conflits politiques lors de mes études de sociologie à l'Université de Strasbourg.
Les souvenirs individuels et collectifs sont intimement liés, tout comme la mémoire et l'identité. Construire une image représentative de soi-même dans un monde rempli d'idées préconçues et de mémoires collectives construites est un défi que nous partageons avec nos ancêtres tout au long des millénaires. Nous tendons à vouloir définir les individus à travers des impressions et une généralisation relative.
L'histoire est orientée vers des déclarations universelles aboutissant à une vue orthodoxe des individus à travers la tendance des enregistrements d'événements et la récupération et l'analyse de la culture matérielle (archéologie). Mais comment pouvons-nous nous souvenir d’aspects de la vie d’une personne en tenant un objet qu’elle possédait ou en déchiffrant un souvenir fugace éraflé sur la surface?
J'explore la question d'identité et de connexion avec une série d'objets et lithographies, chacun inscrit avec une histoire spontanée, un souvenir photographique. Selon le projet, je joue soit avec la transparence de la porcelaine ou les flammes d'une cuisson archaïque. Quand conçus pour ressembler à des découvertes archéologiques, ils sont marqués de façon spectaculaire par le processus de cuisson, les pots mélangent la couleur, la forme et le lustre avec le langage et l'imagerie, ainsi que l'odeur du feu de fosse. Ils explorent l'essence du moment à travers le temps et l'argile.
As a ceramic artist, I am interested in the impact artifacts have on the maker and the beholder, the question of time, relativity of identities and connections through borrowed memories. The latter interest was present in my research on the biographical construct of individuals in political conflicts during my sociology studies at the University of Strasbourg.
Individual and collective memories are intimately intertwined, and so are memory and identity. Building a representative image of oneself in a world filled with pre-conceived ideas and constructed collective memories is a challenge that we share with our ancestors throughout the millennia. We are obsessed with defining individuals through impressions and relative generalisation.
History is geared towards universal statements resulting in orthodox views of the individuals through the trending of event records and the recovery and analysis of material culture (archaeology). But how can we recall aspects of someone’s life through holding a vessel they owned, or decrypting a memory scratched on the surface?
I am exploring the question of identity and connection with a series of pots and lithographs, each inscribed with a spontaneous story or a photographic memory. Dependin on the projects, the pieces are designed to be translucent like paper, or look like archaeological finds. Marked heavily and dramatically by the firing process, the pots mix colour, form and lustre with language and imagery, and also a sense of the smell of the pit fire. They explore the essence of moments through time and clay.